Le monde du vin en (R)évolution

Ces dernières semaines, voire ces derniers mois ou cette année, le monde du vin a connu de nombreux changements, non seulement dans le Piémont par rapport à la Belgique, mais aussi dans d'autres pays. Comme il est impossible de passer tous les chiffres au crible, je me limite à la Belgique, à la Flandre et à la Wallonie. J'approfondirai quelques questions clés.

Quels changements dans les catégories d'amateurs de vin, en ne parlant que de la Flandre ?

Les chiffres dont nous disposons proviennent évidemment des campagnes des médias sociaux etc....

Si, par le passé, la catégorie des plus de 65 ans était incontestablement la plus importante en termes d'achats de vin, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Au moins 60 % de nos clients ont plus de 65 ans. Pourquoi y a-t-il moins d'achats ? Tout d'abord, ils voyagent beaucoup. Je regarde mes propres voisins qui voyagent environ six fois par an pour une semaine ou plus. Deuxièmement, ce groupe a apparemment beaucoup plus de problèmes médicaux, ce qui limite la consommation d'alcool. La troisième raison est qu'ils ont beaucoup investi dans le vin par le passé, il y a environ 10 ans, et qu'ils ont maintenant très souvent une cave à vin pleine à craquer. Autre quatrième raison : ils sont souvent au restaurant et commandent donc au restaurant. Les 65 ans et plus représentent à peine 25 % de notre chiffre d'affaires.

Le groupe des 55-65 ans, qui représentait au moins 40 % du chiffre d'affaires, se compose de personnes qui travaillent encore activement, qui ont une vie sociale active et qui vivent complètement différemment du groupe des 65 ans et plus, y compris en ce qui concerne le choix de leurs vins. Il n'est pas nécessaire que tous les vins se trouvent dans la cave à vin depuis 20 ans. Ce groupe représente aujourd'hui 60 % du marché, soit une augmentation de 20 %.

Il y a ensuite le groupe des 45 à 55 %, dont les habitudes de consommation sont très différentes. Ils ne sont pas intéressés par le vin, mais plutôt par les vins biologiques et naturels, les bières artisanales, les cocktails et surtout les solutions sans alcool. Le vin a donc sa place dans ce groupe, mais il n'est certainement pas primordial. Le groupe des 45+ à 55 ans était pratiquement inexistant, mais il représente aujourd'hui 12 % de la part de marché.

Quant au groupe des 35+ à 45 ans, il représente à peine 3 %. Il s'agit également d'un nouveau groupe pour nous.

Il est logique que pour chaque groupe, il faille adopter une approche différente, allant d'un message très sérieux à un message ludique, d'un contenu chic et élégant à un contenu quelque peu piloté par l'intelligence artificielle.

Mais il s'agissait de la Flandre, aujourd'hui de la Wallonie, ....

On m'a toujours dit que 89 % des amateurs de vin achètent dans les grands magasins, 10 % chez les détaillants spécialisés et 1 % en ligne. Pour la Wallonie, c'est certainement vrai !

Lorsque j'ai dû organiser une dégustation et que mon objectif était de montrer clairement que ce que mon public liégeois achetait comme Barolo au supermarché n'était pas le Barolo qu'il buvait avec, j'ai fait une découverte. Depuis des semaines, des voisins m'avaient conseillé un Barolo du supermarché Intermarché (159 points de vente en Belgique). J'ai fini par obtenir le prix le plus bas, soit un peu moins de 15 euros. Le producteur ? Inconnu, manifestement une marque privée ! Le contenu ? Rien de plus qu'un Dolcetto de 3 mois d'acier inoxydable.

Même chose chez Carrefour avec un Barbaresco, également de marque distributeur, à 11 euros. Le producteur ? Inconnu ! Marque de distributeur, donc. Contenu : là encore, clairement un Dolcetto d'à peine 3 mois ou un peu plus, inox.

Je n'ai jamais bu un Barolo et un Barbaresco aussi acides de ma vie. Mais j'allais en faire quelque chose pendant la dégustation. La dégustation était destinée à huit personnes qui n'avaient jamais bu de Barolo ou de Barbaresco auparavant. Les Barolo et Barbaresco inconnus étaient emballés dans du papier d'argent et servis en premier. J'ai eu du mal à me retenir de rire à leurs commentaires.

Je suis rapidement passé à de vrais barolos, en particulier le Cascina Gavetta Barolo standard et le Cascina Gavetta Corini-Pallaretta, le Barolo Mantoetto d'Umberto Fracassi et les nouveaux venus de notre gamme, les Rizieri (3 barolos qui ne sont pas encore en ligne). Inutile de dire que les réactions étaient hilarantes ! De même pour les prix.

Nous ne suivons pas le marché wallon avec des actions payantes sur facebook ou instagram. Nous n'avons donc aucune vue d'ensemble. Nous avons très peu de clients car même les particuliers avec des professions comme chirurgien, diététicien, directeur de banque, etc... s'en tiennent à un vin de maximum 8 €. Comment les marchands de vin survivent-ils dans le désert de la Wallonie ? C'est ce que je pense.

Auteur : Karina Imschoot

Ci-dessous : Barolo Cascina Gavetta Prix d'action 32,00 € ce qui représente une reduction de 20% - https://www.madeinpiedmont-wines.be/vini-rossi/barolo/cascina-gavetta---barolo-2020

Commentaires

Identifiez-vous pour donner réaction Votre commentaire sera publié dès qu'il sera approuvé.